Pendant des décennies, la plupart des vaccins fonctionnaient en introduisant une forme affaiblie ou inactivée d'un virus, ou une protéine du virus, dans le corps pour provoquer une réponse immunitaire. Les vaccins à ARN messager (ARNm) utilisent une approche radicalement différente. Au lieu d'introduire une partie du virus, ils fournissent à nos cellules des instructions génétiques pour fabriquer elles-mêmes la protéine virale cible.
Comment fonctionnent les vaccins à ARNm ?
Le fonctionnement de ces vaccins est un processus en trois étapes, qui se déroule au niveau de nos cellules.
L'injection de l'ARNm
Le vaccin à ARNm contient une petite molécule d'ARNm enveloppée dans des nanoparticules lipidiques. Une fois injectée dans le muscle, cette enveloppe fusionne avec nos cellules, libérant l'ARNm à l'intérieur. Cette petite chaîne de code génétique est l'instruction qui indique à la cellule quoi fabriquer.
La production de la protéine cible
Nos cellules, en lisant cet ARNm, se mettent à produire la protéine virale, souvent la protéine S qui se trouve à la surface du virus. Il est important de noter que l'ARNm ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et ne modifie pas notre ADN. Une fois sa tâche accomplie, l'ARNm se dégrade et disparaît naturellement, comme une instruction temporaire.
La réponse immunitaire
Le système immunitaire du corps reconnaît cette protéine de surface virale comme étrangère. Il la mémorise, puis produit des anticorps et des lymphocytes T. Cela prépare le corps à combattre le virus réel s'il venait à le rencontrer à l'avenir, sans jamais avoir été exposé au virus lui-même.
Les avantages de cette technologie
La technologie des vaccins à ARNm présente des avantages significatifs. Le processus de fabrication est beaucoup plus rapide que celui des vaccins traditionnels, ce qui permet de réagir plus efficacement aux pandémies et aux nouvelles souches virales. De plus, ils sont plus simples à produire en masse, car ils ne nécessitent pas de cultures de virus dans des œufs ou des bioréacteurs. Enfin, comme ils n'utilisent pas de virus complets, ils sont d'une grande sécurité pour le corps.
L'avenir de la médecine
Les vaccins à ARNm ne sont que le début. Cette technologie est une plateforme qui pourrait être utilisée pour bien d'autres applications médicales. La recherche est déjà en cours pour les utiliser dans le développement de vaccins contre d'autres maladies infectieuses, mais aussi pour des traitements contre le cancer, des maladies auto-immunes et même des thérapies de remplacement de protéines.